Les parts oubliées de Charmaine Wilkerson est un premier roman délicat et puissant explorant le poids des secrets d’une histoire familiale, grâce à la figure maternelle. Publié aux éditions Buchet-Chastel, ce livre navigue, entre différentes époques et géographies, entre l’envie de fuir et la confrontation. Il tisse une fresque intime où mémoire, transmission et personnalité s’entrelacent avec une rare sensibilité. Découvrez mon avis littéraire complet sur ce livre qui offre un voyage bouleversant pour suivre une histoire singulière.
Les parts oubliées
Autrice : Charmaine Wilkerson
Traductrice : Cécile Chartres
Editeur : Editions Buchet Chastel
Prix : 24,50 euros
Nombre de pages : 544 pages
Résumé du livre :Après la mort d’Eleanor Bennett, son avocat partage la dernière volonté auprès des proches de cette dernière, Byron et Benny. Ils héritent alors d’un enregistrement et d’un gâteau noir stocké dans le congélateur. Le frère et la sœur vont écouter les mystères de leur mère. Ils vont voyager entre les Caraïbes et le Royaume-Uni, et prendre conscience d’où ils viennent et ce qui entoure leur arbre généalogique. C’est un voyage introspectif où chaque part du gâteau devient métaphore des fragments d’une vie et d’un amour familial.
Il aurait dû savoir que ça en arriverait là.
Première phrase de Les parts oubliées de Charmaine Wilkerson.
Une plongée au cœur des secrets familiaux
Charmaine Wilkerson nous invite dans l’intimité d’une famille alternant les perspectives et les temporalités. Byron et Benny, se retrouvent face à un héritage moral inattendu après le décès de leur mère. Un enregistrement et un gâteau deviennent les symboles d’une transmission complexe. Ils invitent, les enfants, et donc les lecteurs, à explorer les méandres d’une histoire familiale riche et douloureuse. L’enregistrement laissé par Eleanor agit comme un pont entre les générations, entre le présent et le passé. A travers le secret des origines d’une vie, cela va révéler comment les parcours individuelles s’entremêlent et se construisent.
La narration se fait à la troisième personne du singulier, accentuant l’écriture fluide, subtile, et poétique. L’écrivaine est capable de capturer les nuances les plus délicates des émotions humaines. Les chapitres se dévorent, j’ai vécu les événements, les petits et grandes émotions.
Des êtres en quête de racines
La saga dévoile progressivement la vie d’Eleanor Bennett, personnage aux multiples facettes. Nous découvrons son évolution comme enfant, jeune fille, épouse puis mère. Entre les plages des Caraïbes en passant par l’Italie et le Royaume-Uni, son parcours est celui d’un individu qui se construit, se cherche et se définit au-delà des rôles traditionnels. Toutes les êtres humains portent en eux des vérités non dites, des secrets familiaux qui les dépassent. C’est un personnage symbolique, une figure de résilience, pour lequel je me suis profondément attachée tant je voulais connaître son parcours. Nous suivons également la vie de ses enfants, qui ont une relation fragilisée. Ainsi, à travers la découverte de la vérité concernant leur lignée, ils entament un voyage introspectif. Ils découvrent leurs propres identités, révélant la complexité des trajectoires individuelles.
La transmission comme mémoire transgénérationnelle
A travers cet ouvrage cette autrice américaine aborde plusieurs thèmes importants. Tout d’abord, elle interroge la mémoire familiale et les traumatismes transgénérationnels. Au-delà des mots, la mémoire est semblable aux histoires silencieuses qui façonnent nos vies. Autre élément rattaché à la mémoire, le gâteau noir. Il est le symbole culinaire et une tradition antillaise, devenant ainsi une métaphore de la transmission culturelle et mémorielle. Puisque la cuisine permet de partager, voire parfois, de réconcilier des membres d’une famille. Elle permet également de se rapprocher de son pays natal et donc de ses origines. Il est un élément central, un fil conducteur durant tout le long du récit, comme une recette qu’on transmet à ses proches.
Ensuite, la question du racisme, de la discrimination et de l’immigration sont également traités. En effet, le personnage principal a quitté son pays natal, les Caraïbes pour l’Angleterre. Ainsi les deux îles ont un rôle crucial dans l’exploration de ces thèmes. Par conséquent, cela renforce la construction d’une identité par des contextes historiques et culturels complexes.
Enfin, l’exploration est au cœur du texte, notamment à travers la condition féminine et l’émancipation de la protagoniste. Non pas seulement grâce au mariage ou encore part la figure maternelle. Ce texte offre la visibilité d’une femme comme un individu a part entière, avec des rêves, comme devenir nageuse, et des peurs.
Vous aimez les œuvres qui gravitent autour des relations familiales ? Vous allez adorer, Les parts oubliées de Charmaine Wilkerson. L’autrice nous rappelle que chaque famille est un tissu complexe de secrets, de silences et de révélations. Elle offre un roman sensible et dynamique, qui interroge les strates. Ce récit est un réel puzzle émotionnel révélant la manière dont nos histoires personnelles se façonnent au fil des jours et des rencontres. Il aborde des thèmes universels de notre société moderne telles que l’immigration, l’émancipation féminine et la quête d’identité. Un livre que je vous recommande vivement, puisqu’il y a tout ce que j’aime pour être un coup de cœur. Il m’a accroché du début jusqu’à la fin, faisant partie, selon moi de la catégorie page turner. N’attendez plus pour découvrir ce roman et rendez visite à votre libraire préféré.e !
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