Le premier roman de Lee Mi-ye, Le Grand Magasin des Rêves, nous transporte dans un univers poétique et enchanteur. Ce livre traduit du coréen et publié aux éditions Picquier, a reçu un immense succès en Corée. Riche en symbolisme et délicatesse, ce récit invite les lecteurs à une réflexion sur les désirs humains, la quête de bonheur, et la force des rêves. Derrière une plume tendre et évocatrice, l’autrice parvient à mêler des tranches de vie émouvantes à un système de rêves captivant. Découvrez dans cette critique littéraire, mon avis sur cette parenthèse onirique imaginée à travers ce roman feel-good.

Le grand magasin des rêves
Autrice : Lee Mi-ye
Traducteurs : Choi Kyungron et Pierre Bisiou
Editeur : Editions Picquier
Genre : Fantastique
Prix : 22 euros
Nombre de pages : 320 pages
Résumé du livre : Et si il existait un magasin dédié aux rêves accessible uniquement pendant son sommeil ? Une jeune femme, Penny, vient de passer son entretien d’embauche pour travailler dans le magasin le plus populaire de la ville, aux allures de paquebot sur 4 étages. L’histoire va nous faire découvrir les coulisses des songes et suivre aux côtés de la jeune femme, une aventure douce et onirique. Toutes les nuits, Penny va accueillir à la réception, des dormeurs, humains comme animaux. Ils viennent chercher les rêves dont ils ont besoin, avec parfois des impacts sur leur vie.
Un tee-shirt ample, les cheveux courts en bataille, Penny est assise près de la fenêtre, au premier étage de son café habituel.
Première phrase du livre Le grand magasin des rêves de Lee Mi-ye
Un voyage onirique au cœur d’un univers chatoyant
L’histoire suit une femme, Penny, travaillant dans l’endroit le plus populaire de la ville, le Grand Magasin des rêves. Nous allons, en même temps que la jeune Penny, apprendre les rouages de ce système. Ils vont des idées à la conception puis à la vente, avec les têtes d’affiches : les créateurs des rêves. Chaque rayon cache des employés et des récits. La routine quotidienne se transforme progressivement en un voyage. Comme de nombreux romans de la littérature asiatique ces dernières années, l’intrigue n’a pas de réel enjeux. C’est une lecture douce, feel-good qui se lit rapidement, avec un goût de reviens-y à chaque page.
La narration, à la troisième personne du singulier, vient renforcer les découvertes de la protagoniste, comme des yeux extérieurs. La plume de l’autrice est simple, les descriptions de l’univers nous permettent de l’imaginer et d’intégrer ce monde. Chaque chapitre est dédié à un groupe de rêves et à un dormeur cherchant un soutien.
L’accompagnement d’une foule de dormeurs
Le personnage principal n’est autre que Penny qui obtient un travail à la réception. C’est grâce à elle que nous allons voyager à travers la ville et comprendre comment ils aident la foule de dormeurs qui viennent tous les soirs. Elle découvre, elle apprend, elle questionne cette industrie des rêves.
Autour d’elle, gravitent des caractères haut en couleurs : du directeur Dollagoot, aux différents créateurs de songes, parmi l’un d’eux, le Père Noël. On observe, non sans amusement, la popularité des créateurs et de leurs créations.
Cependant, nous rencontrons également certains dormeurs au fil de ce voyage initiatique. Comme des tranches de vie, nous pénétrons dans leur quotidien nous dévoilant leurs problèmes, leurs difficultés et leurs peurs. Avec l’espoir, qu’un rêve puisse les aider, peu importe leur situation.
Le reflet d’une société mélancolique
Même si l’intrigue ne donne pas son lot de rebondissements, quelques thématiques importantes apparaissent au fil des pages. Premièrement, le roman explore le pouvoir des rêves et ce qu’ils reflètent de notre réalité. L’autrice semble alors dessiner le portrait d’une société mélancolique autour de la solitude et du stress. Les rêves sont alors de véritables soutiens face au quotidien.
Le grand magasin, quant à lui, devient une métaphore puissante, un espace de promesses et d’apaisement. Son objectif étant d’aider les adultes, comme les enfants, transformant les rêves en marchandises. Lee Mi-ye semble interroger, sous des airs fantastiques, les mécanismes de contrôle social et la fabrication des désirs dans nos sociétés modernes à travers l’inconscient.
Le Grand magasin des rêves de Lee Mi-ye, est une porte ouverte sur l’imagination et une exploration de nos besoins et de nos désirs. À travers des personnages attachants et des récits empreints de douceur, Lee Mi-ye nous rappelle que les rêves sont des refuges nécessaires dans un monde parfois pesant. Mon avis bien qu’il soit positif sur cette histoire, il m’a tout de même manqué quelques éléments pour que ce soit un coup de cœur. Bien que j’ai été happée dès les premiers pages par le systèmes des rêves, j’aurai voulu en découvrir davantage et qu’il soit encore plus exploité. De plus, avoir quelques pages supplémentaires pour plus d’intervention entre les deux mondes, la réalité et l’onirisme, n’aurait pas été de refus. Entre réalisme social et surréalisme poétique, ce premier roman est idéal pour prolonger l’ambiance des fêtes en janvier. Il ressemble à une douce mélodie pour le cœur et l’esprit.
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