Celles qu’on tue de Patricia Melo, nous plonge au cœur d’une réalité glaçante : les féminicides au Brésil. L’autrice nous livre un récit saisissant, entre réalité et cauchemar au cœur de la jungle amazonienne. Ce roman offre un regard sensible sur la condition des femmes au Brésil et leur quête de liberté. Une œuvre puissante où s’entremêlent poésie et violence, comme un chœur qui refuse le silence. Découvrez ma chronique littéraire sur ce roman, le premier de l’autrice où il s’agit d’une héroïne féminine. Un récit bouleversant qui mêle habilement engagement social et beauté poétique.

Celles qu’on tue
Autrice : Patricia Melo
Traductrice : Elodie Dupau
Editeur : Buchet Chastel
Nombre de pages : 300 pages
Résumé du livre
Une jeune avocate de São Paulo, découvre une réalité brutale dans la région de l’Acre au Brésil. Alors qu’elle suit le procès de Txupira, une jeune fille amazonienne, épaulée par une amie locale, Clara et Marcos, un jeune homme de la forêt, elle découvre la réalité brutale des féminicides. Son voyage devient alors une exploration de la violence systémique contre les femmes dans la société brésilienne.
La nuit était douce, fraîche. J’ai allumé ma cigarette et suis restée là, les bras croisés, à fumer et observer le ciel opaque.
INCIPIT DE CELLES QU’ON TUE DE PATRICIA MELO
Résumé de ma critique
Pour celles et ceux qui n’auraient pas le temps, ou juste la flemme, de tout lire
📖 Histoire
– Un voyage entre ville et jungle Amazonienne.
– Un texte aussi brutal que sensible.
– Une ambiance aussi onirique que violente.
👥 Personnages
– Jeune avocate, sans prénom, que nous suivons dans sa rage et son combat.
– Clara, une amie féministe et émancipée.
– Marcus, jeune homme de la forêt amazonienne.
👀 Thématiques
– Les violences faites aux femmes à travers les féminicides.
– Quand traditions ancestrales et modernité patriarcale se rencontrent.
– Une solidarité féminine à toutes épreuves.
💖 Un roman nécessaire pour dénoncer notre société patriarcale entre poésie et rage.
Un récit au cœur des féminicides
Patricia Melo frappe fort avec son premier roman « Celles qu’on tue ». J’ai été happée dès les premières lignes par cette histoire aussi douloureuse que nécessaire. Je ne suis pas particulièrement fan des histoires où la narration est à la première personne du singulier. Cependant, la narration permet une identification et un voyage entre réalité citadine et mystères de la jungle Amazonienne. Ainsi, elle créé une atmosphère unique où la magie côtoie l’horreur. Afin de renforcer cet effet, les chapitres principaux s’intercalent. Nous sommes tantôt dans des songes en pleine forêt Amazonienne, tantôt dans des passages glaçants des victimes. Ces interruptions brutales rappellent constamment au lecteur la réalité tragique qui sous-tend cette fiction.
Entre solidarité et rage féminine
Je me suis profondément attachée aux différents personnages de ce roman. Tout d’abord, au centre du récit se trouve cette jeune avocate de São Paulo. Ce personnage est marqué par ses propres blessures, dont la complexité et la vulnérabilité résonnent profondément. Son parcours s’enrichit de rencontres significatives : Clara une amie précieuse qui l’aide à naviguer dans ce nouveau territoire, tant géographique que social. Mais également, Marcos un jeune homme de la forêt amazonienne qui apporte une autre perspective à son voyage.
Cependant, les véritables protagonistes de ce récit sont ces femmes assassinées. Leurs voix s’entremêlent pour former un chœur puissant, comme autant de fantômes qui hantent le récit. Elles semblent être un témoignage collectif qui traverse le roman comme un fil rouge sanglant.
Un cri déchirant d’une révolution poétique
Dans Celles qu’on tue, Patricia Melo aborde frontalement la violence contre les femmes au Brésil. Elle dévoile les rouages d’une société profondément patriarcale. Pourtant, elle réussit à transcender le simple constat pour créer une œuvre aux multiples facettes. L’émancipation féminine et la quête de liberté se mêlent à des réflexions sur la perte des traditions et l’inconnu. Son écriture navigue habilement entre la dénonciation sociale et l’exploration poétique de la culture brésilienne. Elle créé ainsi un roman coup de poing qui résonne bien au-delà de ses frontières.
La force de ce texte réside dans sa capacité à traiter un sujet aussi brutal avec beaucoup de sensibilité. Cependant, sans enlever son message politique. Patricia Melo nous livre un témoignage essentiel sur la condition des femmes brésiliennes. L’autrice tisse une histoire où la révolution se mêle à la poésie de l’Amazonie.
Celles qu’on tue s’impose comme une œuvre magistral qui marque les esprits. Patricia Melo réussit l’exploit de traiter un sujet aussi difficile que les féminicides avec beaucoup d’humanité. Cependant, elle n’édulcore jamais la réalité brutale qu’elle dénonce. Son écriture, oscillant entre poésie et rage, nous transporte dans une Amazonie où traditions ancestrales et luttes contemporaines se rencontrent. Les voix des femmes assassinées résonnent comme un appel à la révolution. Tandis que le parcours de la jeune avocate, nous rappelle l’importance de la solidarité féminine face à la violence. Je vous recommande vivement ce roman nécessaire. Au-delà de sa dimension politique, il nous offre une réflexion profonde sur l’émancipation des femmes. Tout en mettant l’accent sur la préservation des cultures traditionnelles dans un monde en mutation.
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