Pleurer au supermarché de Michelle Zauner est un témoignage sensible et terriblement sincère. Découvrez ma chronique littéraire de ce premier roman qui nous emmène entre l’Amérique et la Corée du Sud. Il tisse le fils de la mémoire entre passé et présent. Ce livre explore les relations complexes entre une fille et sa mère tout en questionnant sur les souvenirs laissés par nos proches. La cuisine, au cœur de ce récit, semblerait être la réponse face à la tristesse, à l’incompréhension et à l’amour.

Pleurer au supermarché
Autrice : Michelle Zauner
Editeur : Christian Bourgois Editeur
Genre : Contemporain
Nombre de pages : 320 p.
Résumé du livre :
Pleurer au supermarché de Michelle Zauner est un récit autobiographique. L’autrice et chanteuse du groupe Japanese Breakfast, apprend que sa mère est atteinte d’un cancer. Elle y dévoile en toute sincérité, l’accompagnement de sa mère face à la maladie. On découvre alors la relation entre une mère et sa fille, les souvenirs qui refont surface. Elle nous partage les étapes de son deuil à travers les souvenirs de ces étés en Corée et la passion comme langage commun avec cette mère disparue : la cuisine coréenne.
Depuis que maman est morte, je pleure dans les rayons du H Mart.
INCIPIT de Pleurer au supermarché de Michelle Zauner
Résumé de ma critique
Pour celles et ceux qui n’auraient pas le temps, ou juste la flemme, de tout lire
📖 Histoire
– L’autrice nous livre son deuil de l’annonce de la maladie jusqu’à la fin.
– Un retour sur la relation entre la mère et la fille, entre la Corée et les États-Unis.
– Des souvenirs très sensibles entourés de la cuisine coréenne.
👥 Personnages
– Michelle, parle de son deuil.
– Ses parents, dont sa mère, femme aux multiples facettes qu’on découvre au fur et à mesure.
– Peter, son compagnon et soutien.
👀 Thématiques
– Ce premier roman aborde la relation mère-fille, avec ses hauts et ses bas.
– La quête identitaire est au centre du récit à travers notamment à la cuisine, entre ses origines et les Etats-Unis.
– La figure de l’aidant face à un proche malade est également abordée.
💖 Un témoignage qui m’a bouleversé dans cette relation complexe entre mère et fille. Et entre quelques larmes, le récit nous ouvre l’appétit.
Fragments de mémoire, une narration entre douleur et lumière
J’ai été profondément émue par l’histoire de Michelle Zauner. Elle nous embarque dans son deuil à la suite du décès de sa mère. En effet, l’autrice, qui enchaine les petits boulots, apprend que sa mère est atteinte d’un cancer. Elle nous partage alors les différentes étapes de l’annonce et de la maladie. Nous oscillons entre rendez-vous médicaux, fragilité d’une mère et les moments d’espoir. Elle nous livre cette relation complexe, exigeante et remplie d’incompréhensions. Cependant, nous sentons au fils des pages l’amour perceptible aux saveurs de la cuisine coréenne. Nous voyageons dans les souvenirs de Michelle, entre l’Oregon et la Corée du Sud, entre quête de sens et d’identité. Elle décrit également cette place difficile d’aidante s’occupant d’un proche malade. De plus, avec une écriture simple et poétique qui touche le cœur, elle décrit sa quête identitaire alors que son seul lien avec la Corée vient de disparaitre. Nous découvrons alors le monde d’après, sans cette mère, et les souvenirs, culinaires ou non, pour la convoquer.
Dialogues d’une relation mère-fille
Peut-on réellement parler de personnages, puisqu’il s’agit d’un témoignage ? Les personnes sont décrites avec leurs qualités et leurs défauts, et nous nous y attachons. Ainsi, nous plongeons dans la dynamique familiale, que ce soit entre Michelle et sa mère, ou entre ses parents. Cependant, Michelle nous livre une quête intérieure profonde. Tout d’abord, en tant que fille, ni totalement américaine, ni complètement coréenne. Puis, en tant que femme, et finalement en tant qu’aidante face à la maladie. La figure maternelle, quant à elle, est décrite au fils du récit dans toute sa complexité, dévoilant toutes ses facettes. Nous faisons également la connaissance de Peter, compagnon et réel soutien tout au long de cette épreuve. Enfin, sa famille coréenne, attachante, et rattachée à des moments estivaux, avec laquelle la communication est compliquée, ne connaissant pas la langue.
Cartographie d’une identité complexe
Ainsi, plusieurs thématiques sont abordées dans Pleurer au supermarché de Michelle Zauner. Premièrement, le thème du deuil, en particulier celui d’une mère. L’autrice décrit les différentes phases de ce processus : avant, pendant et après la maladie. Deuxièmement, la figure de l’aidant, elle explore les défis émotionnels à soutenir un proche malade, ainsi que l’impact sur sa propre vie. Un autre sujet clé est la relation mère-fille, complexe et parfois tumultueuse entre les deux femmes. L’autrice revient sur son adolescence rebelle et sur les difficultés de compréhension. Pourtant, malgré leurs différences, elles trouvent un lien profond à travers la cuisine. En effet, la cuisine est au centre de ce premier roman. Il devient le langage commun et le pont entre sa mère et ses origines. De plus, le livre aborde la quête identitaire de Michelle. La perte de sa mère la renvoie à son héritage coréen et à son éducation Américaine. Ainsi, la cuisine est l’ingrédient salvateur pour l’autrice. D’une part, elle lui permet de retrouver cette relation égarée et d’accompagner sa mère face à la maladie. D’autre part, elle lui permettra de construire le monde d’après, en tant qu’orpheline de mère.
L’autrice, également chanteuse et guitariste du groupe Japanese Breakfast, nous offre avec sincérité et poésie un témoignage bouleversant sur son deuil. Pleurer au supermarché explore avec profondeur les relations mère-fille, la quête d’identité et la résilience. Un récit poignant qui nous invite à voyager entre deux cultures, entre tristesse et plaisir gustatif. La cuisine comme seul pont entre les deux femmes et avec ses origines coréennes. Ma chronique littéraire de ce premier roman, s’arrête ici. J’espère qu’elle vous donnera envie de lire ce livre d’une grande sensibilité. Il est à la fois un hommage à l’amour maternel et une réflexion sur l’héritage que laissent nos proches.
Laisser un commentaire