La Maison aux Sortilèges d’Emilia Hart est un premier roman captivant aux airs de romans gothiques. Le livre, traduit de l’anglais par Alice Delarbre, et publié aux éditions Les Escales. Il a été choisi en 2023 par le Goodreads Choice Award. Ce roman choral nous plonge dans une ambiance mystérieuse où la puissance des femmes est centrale. Un roman contemporain et fantastique entre héritage familial et quête identitaire. Découvrez mon avis sur ce roman coup de cœur, et les raisons de vous plonger dans ce livre sur la condition des femmes.

La maison aux sortilèges
Autrice : Emilia Hart
Traductrice : Alice Delarbre
Editeur : Les escales
Nombre de pages : 448 pages
Résumé du livre :
Le récit nous plonge dans trois époques distinctes, toutes liées par une même demeure et un mystérieux secret. Kate, fuyant une relation abusive, hérite d’une demeure délabrée où elle sent une présence étrange. Violet, pendant la Seconde Guerre mondiale, est prisonnière d’une vie étouffante et cherche des réponses dans un médaillon hérité de sa mère. Altha, au XVIIe siècle, est accusée de sorcellerie pour ses connaissances des plantes. Ces trois femmes, séparées par des siècles, sont reliées par un lien invisible qui les pousse à explorer cette maison chargée d’histoires.
Dix jours qu’ils me retiennent ici. Dix jours, avec la pestilence de ma propre chair pour seule compagnie.
Premières phrases de la maison aux sortilèges d’Emilia Hart
Une histoire de sorcières à travers les époques
L’intrigue de ce premier roman tourne autour d’une maison délabrée et mystérieuse. Nous suivons trois temporalités différentes toutes associées à un personnage et à une forme de résistance : Kate (2019), Violet (1942), Altha (1619). C’est une balade énigmatique où le passé et le présent dialoguent constamment. Tandis que les destins des trois femmes s’entremêlent, s’entrechoquent voire s’éloignent. Ce roman choral nous envoûte pour découvrir un vrai page-turner.
L’écriture d’Emilia Hart ainsi que la traduction accentuent cette sensation d’immersion. Elle invite à la poésie comme à la magie où chaque chapitre révèle de nouveaux fragments d’un mystère transgénérationnel. Les descriptions riches amplifient la création de cet atmosphère immersif et donnent vie aux personnages, à un grand domaine familial et au fantastique.
Des portraits de femmes résilientes et fortes
L’auteure nous offre avant tout une histoire de trois femmes extraordinaires. En effet, les hommes présents dans ce récit viennent entraver l’émancipation voire la liberté de celles-ci. Tout d’abord, nous faisons connaissance avec Altha qui est emprisonnée pour cause de sorcellerie par des villageois. Ensuite, nous rencontrons Violet qui veut s’émanciper et découvrir qui est sa mère, cependant son père l’en empêche. Et enfin, Kate qui fuit son compagnon violent pour se réfugier dans une maison. Les protagonistes féminins sont prêts à tout pour se libérer et accéder à la vérité. Les personnalités se dessinent au fur et à mesure des pages qui sont chacune à leurs manières prisonnières.
Il s’agit de personnages féminins, mais également d’une demeure, faisant partie de cette lignée de femmes. La maison est un élément central de l’histoire. En effet, elle semble être un personnage à part entière, comme un refuge, une âme réconfortante avec ses secrets à dévoiler et à protéger.
Entre pouvoir et transmission
L’autrice explore plusieurs thématiques fondamentales à travers ce récit. Tout d’abord, la transmission des héritages familiaux, leurs poids ainsi que les conséquences sur les générations futures. Ensuite, thématique également centrale dans ce récit, l’acceptation de soi et l’émancipation. En effet, les trois protagonistes ont un objectif commun qui les suit tout au long de l’histoire : leur liberté. De plus, une thématique plus historique portée par le personnage d’Altha, celle de la persécution des femmes accusées de sorcellerie. Ainsi que la prolongation de cette idée comme héritage des générations, que ce soit avec Violet ou encore Kate. L’autrice s’approprie ce sujet historique avec modernité et subtilité. Ce premier roman témoigne sur la façon dont les femmes ont dû, et doivent encore, revendiquer leur individualité dans une société patriarcale afin de survivre et s’affirmer pour se libérer.
Sans surprise, La Maison aux Sortilèges d’Emilie Hart, fait partie de mes coups de cœur de 2024. L’autrice interroge les systèmes de domination et les stratégies de survie développées par les femmes à travers les siècles. Les secrets familiaux hantent ce roman en questionnant leurs poids et leurs transmissions tout comme dans, Nos parts oubliées de Charmaine Wilkerson. C’est une lecture captivante où la parole est donnée aux femmes. La plume de l’autrice appelle à l’enchantement et au pouvoir de la nature. Un roman pour satisfaire cette soif d’émancipation et de quête de liberté. Sous des airs gothiques comme une malédiction, résonne une puissante envie de vivre. Je vous recommande cet excellent roman, entre féminisme et conte moderne. Il redonne toute sa puissance aux femmes et à leur émancipation, comme un chant de libération.
Laisser un commentaire